Oui, c'est permis ; car la raison de l'obligation du jeûne du vœu est le vœu lui-même, qui est présent. Le délai est simplement une faveur que l'on se permet de retarder. Si l'on s'empresse, on a bien fait de renoncer au délai, donc c'est permis. Cependant, lorsque le mois de Rajab arrive, il est obligatoire de jeûner de manière stricte, car il n'est pas permis de le retarder. Contrairement à un vœu conditionnel, il ne suffit pas de jeûner avant la réalisation de la condition : par exemple, en disant : "Si Allah guérit mon malade, ou si untel revient, j'ai un vœu de jeûner un mois", le moment est celui de la condition, donc tant que la condition n'est pas remplie, il n'y a pas d'obligation. Si cela est fait avant la réalisation de la condition, cela sera considéré comme un jeûne surérogatoire, car la raison (le vœu) n'existe pas encore. Il n'est donc pas permis de le faire avant la condition, car cela serait un accomplissement avant l'obligation et avant l'existence de la raison de l'obligation. Cela n'est pas permis, tout comme il n'est pas permis de faire l'expiation avant la violation, car il est conditionné que cela soit fait après la réalisation de la condition. Voir : Al-Hadiyya Al-Alaiya p. 152, et Bada'i Al-Sana'i 5 : 93-94.